Le nombre de demandeurs de logements sociaux a atteint un record fin 2022

Le nombre de demandeurs de logements sociaux a atteint un record fin 2022

L’Union sociale pour l’habitat a recensé, pour fin 2022, un total de 2 423 000 ménages en demande d’un logement social, soit une hausse de 7 % par rapport à 2021. A titre de comparaison, ce chiffre s’élevait à 2 053 000 en 2016. Après des mois de déni gouvernemental, la crise du logement est aujourd’hui bien installée, et l’augmentation continue du nombre de ménages en attente d’un logement social en est l’illustration la plus criante.

La demande présente dans tous les territoires est particulièrement marquée en Ile-de-France, sur le littoral atlantique, la côte méditerranéenne, le Genevois français et la métropole lilloise. Les ménages en situation de demandes d’un logement social évoquent comme motivations principales la taille trop petite de leur logement actuel (39 %), la survenue d’événements familiaux (33 %), le rapprochement entre le lieu de travail et le lieu de résidence (19 %) ou encore, le coût de leur logement (23 %).

Il est à noter que le nombre de demandes de logements sociaux enregistrées n’intègre pas les ménages qui seraient en situation de faire une demande de logement social mais qui ne la font pas, compte tenu des délais d’attente importants et trop souvent rédhibitoires que connaissent certains territoires.

Pour Emmanuelle Cosse, présidente de l’Union sociale pour l’habitat, « Les premières victimes de cette crise du logement sont les personnes aux ressources modestes aujourd’hui exclues ou mal traitées par le marché locatif privé ou intermédiaire. C’est précisément le rôle et la vocation des organismes Hlm de répondre aux besoins de logement des jeunes, des salariés au SMIC et aux revenus faibles, des retraités modestes, des personnes éloignées de l’emploi… Or, l’affaiblissement des moyens financiers des organismes Hlm, la diminution des APL, la hausse du taux de TVA sur la production neuve et l’absence de portage politique du sujet du logement par l’exécutif, depuis 2017, ont eu pour conséquence immédiate une baisse de la production de logements sociaux. Il est urgent de faire l’inverse ce qui a été fait : renforcer les aides à la pierre, mettre un terme aux ponctions opérées annuellement sur les bailleurs sociaux, mobiliser le foncier public pour construire plus de logements sociaux. Le président de la République a évoqué dans une récente interview la question du logement. Mais ça ne suffit pas. Il nous faut des actes qui ne se résument pas à des slogans comme « le choc de l’offre » ou « il faut une conférence des parties ». Je crois avoir participé, avec beaucoup d’autres acteurs, à un « CNR Logement ». On ne va pas renouveler l’exercice ad nauseam. »

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